Une cagnotte contre l'absentéisme : la FCPE est contre !

Les medias révélaient hier l'initiative du recteur de l'académie de Créteil de mettre en place une cagnotte dont l'objectif est de motiver les lycées à être plus assidus.

Dans les collèges et lycées, environ 10 % des élèves sèchent les cours. Pour lutter contre le fléau de l'absentéisme, Jean-Michel Blanquer, recteur de l'académie de Créteil, a trouvé la solution, qu'il qualifie d'« originale ». Il veut passer « un contrat moral » qui s'accompagne curieusement d'une « carotte ». Cette initiative a reçu l'aval du Haut commisaire à la jeunesse, Martin Hirsch, qui a alloué au projet de Créteil  32 000 € !

Six classes dans trois lycées professionnels (soit 150 jeunes) vont tester ce système du donnant-donnant. Chaque classe dispose de 2 000 €. Ce pactole, les élèves vont le faire fructifier, à condition d'être assidus, solidaires et disciplinés.

Ce test sera analysé par les chercheurs de l'École d'économie de Paris. S'il est concluant, il sera étendu, l'an prochain, à 70 classes dans l'académie.

Le chercheur en sciences de l'Education Philippe Mérieu parle au contraire de «pente dangereuse». Pour Jean-Jacques Hazan, président de la FCPE, c'est «un ersatz de solution: un problème d'éducation réglé par l'argent, c'est quand même assez catastrophique». Pour lui, combattre l'absentéisme passe notamment par «une vraie réforme de l'orientation», surtout dans les lycées professionnels où «de nombreux élèves sont envoyés dans des filières qu'ils n'ont pas choisies, parfois faute de places».

Comments

[isabelle]

quand j'ai entendu cette nouvelle, j'aieu du mal à y croire...
j'ai tout ensuite pensé que c'était une façon très injuste et perverse de traiter les élèves et les profs

il me semble que l'éducation nationale se doit de donner de vrais moyens matériels à tous les établissements avant même le lycée, pour que les élèves et les enseignants soient respectés, que les élèves aient une vraie orientation, et pas une orientation par défaut comme c'est souvent le cas dans les filières professionnelles

de plus les élèves en filière pro sont souvent majeurs avant leur bac, ce qui fragilise leur motivation, ils ont souvent envie de gagner leur indépendance et sont dans un cadre qui les met en décalage, c'est sans doute une des explications de la tendance à l'absentéisme

que des élèves se retrouvent ralentis et en échec dans leur parcours d'apprentissage, c'est ça pour moi le vrai problème

donner du sens aux apprentissages, pour tous les élèves, ne devrait pas passer par des arguments financiers,
il me semble qu'on peut craindre en s'engageant dans cette voie une dérive inquiétante, bientôt des classe d'excellence sponsorisées par de "grandes marques" ?